Dans son édition de juillet 2001, le "Journal of Epidemiology Community and Health" publie une étude conduite par le Professeur Spira qui prolonge celles menées précédemment.
Cette étude sera présentée publiquement devant la Commission Spéciale et Permanente d'Information de La Hague le 28 juin prochain. L'objectif de cette nouvelle publication est de compléter sur une plus longue période (1978-1998), les données des études précédentes concernant l'incidence des leucémies chez les moins de 25 ans dans le Nord-Cotentin, en ajoutant les données recueillies de 1993 à 1998.
Sur l'ensemble de la zone géographique des 35 km autour du site de La Hague, et pour la période 1978-1998, la fréquence des leucémies observées chez les moins de 25 ans n'est pas sensiblement différente de la fréquence attendue : 38 cas observés pour 36,93 cas attendus. Dans la zone comprise entre 0 et 10 km autour du site, le nombre de cas observés (5) est plus élevé que le nombre de cas attendus (2,3). Cette incidence plus élevée que l'incidence nationale est surtout observée chez les jeunes de moins de 10 ans vivant dans le canton de Beaumont-Hague.
Les faibles effectifs et la zone géographique restreinte conduisent à une interprétation scientifique prudente de ces résultats qui justifient une continuation de la surveillance de l'incidence des leucémies dans la région. Comme cela est souligné dans l'étude du Professeur Spira : "… Il est très improbable que l'exposition aux rejets radioactifs des installations nucléaires du Nord-Cotentin puisse être à l'origine d'une augmentation décelable de l'incidence des leucémies à Beaumont-Hague…"(*).
Groupe Radioécologie Nord-Cotentin
En effet, selon l'étude du Groupe Radioécologie Nord-Cotentin présidé par Annie Sugier et composé d'experts français et internationaux, dont des représentants de mouvements associatifs, la faible exposition aux rayonnements ionisants des populations étudiées a conduit à mettre en évidence que le nombre de cas de leucémies entre 1978 et 1996 attribuables en théorie à toutes les installations nucléaires locales (EDF Flamanville, COGEMA-La Hague, CSM et DCN) est compris entre 0 et 0,002. Dans leurs conclusions, les auteurs rappellent qu'une association entre des mouvements de population et des leucémies du même type que celles observées dans le canton de Beaumont-Hague a été mise en évidence en Grande-Bretagne.
L'hypothèse la plus souvent avancée pour expliquer ce phénomène est celle d'une transmission virale. Les auteurs soulignent aujourd'hui la nécessité d'étudier plus spécifiquement les mouvements de population dans la région du Nord- Cotentin (construction des réacteurs EDF de Flamanville de 1978 à 1986 et grand chantier de La Hague de 1982 à 1990) et proposent de poursuivre la surveillance épidémiologique dans la région.Même si les résultats observés ne semblent pas attribuables au caractère nucléaire de ses activités, COGEMA, soucieuse de maîtriser l'impact de ses activités sur l'homme et l'environnement, quelle qu'en soit la nature, soutient toutes les démarches scientifiques visant à faire progresser les connaissances sur ce sujet.(*)
"… It is very unlikely that exposure to radioactive discharge from the nuclear installations in Nord-Cotentin could cause a detectable increase in the incidence of leukaemia in Beaumont-Hague…".