Après la visite qu'elle a effectuée au début du mois de décembre 2003 au Niger, l'association CRIIRAD a publié un communiqué de presse et un compte-rendu jetant la suspicion sur les conditions dans lesquelles étaient menées les activités des mines de Somaïr et de Cominak, opérées par COGEMA.
La CRIIRAD suggère que COGEMA ne s'impose pas au Niger les mêmes contraintes de respect de l'environnement qu'en France. Elle suggère également, avec beaucoup de conditionnels, que l'activité des deux mines pourrait avoir quelques conséquences sur la santé des populations avoisinantes. Relayée par une dépêche AFP le 18 décembre puis par un article de Monde le 23 décembre, le "compte rendu de mission" conclut à la nécessité d'une expertise "indépendante" - expertise qui serait évidemment confiée à la CRIIRAD.
Au Niger comme sur tous ses sites industriels, COGEMA a le souci de se comporter en entreprise responsable et d'assurer un développement économique et social harmonieux, tout en préservant l'environnement. Cette démarche de développement durable a tout particulièrement servi de ligne directrice au développement de l'activité minière autour du site d'Arlit :
- Au niveau des conditions de travail et d'environnement, l'exploitation des mines de Cominak et Somaïr respectent les meilleurs standards de l'industrie internationale. Le personnel des deux sociétés est à 99% nigérien (les cadres ont été formés dans les meilleures écoles internationales). Les conditions de travail sont calées sur les règles suivies par COGEMA dans ses mines du Canada. Les taux de fréquence d'accidents du travail sont inférieurs à 10. Les critères de radioprotection des travailleurs ont la même exigence que ceux actuellement en vigueur en Europe. La limite annuelle de 1 mSv ajouté pour les populations est respectée autour des deux mines et dans les deux villes voisines d'Arlit et d'Akokan. Les deux mines ont obtenu en 2002 la certification internationale environnementale ISO 14001 - cette certification a été confirmée en novembre 2003.
Les mines à ciel ouvert et les verses à stériles d'usines constituent des ensembles susceptibles d'être érodées par le vent et de marquer au sol par dispersion. Néanmoins, l'impact constaté est inférieur à 1 mSv. De plus, les vents dominants sont de secteur nord-est, en-dehors des zones urbaines d'Arlit et d'Akokan, les zones d'exploitation se situant à l'ouest des zones urbaines.
Enfin, si le risque existe de voir des matériaux des mines récupérés par le public, tout matériel transféré par l'exploitant vers le domaine public fait l’objet d’un contrôle radiologique systématique. COGEMA travaille également à la mise en place d'une procédure pour limiter le risque de vol de ferrailles.
- La région d'Arlit, où sont exploitées les deux mines, est celle où les populations du Niger sont les mieux soignées. Deux hôpitaux construits et entièrement financés par les sociétés minières dispensent gratuitement les soins à l'ensemble de la population (environ 200 000 consultations, 5000 actes chirurgicaux, 7000 vaccinations et 1000 accouchements par an). Les cas de cancer sont notoirement très rares. Les interrogations sur une possible asthénie sexuelle de la population n'ont pas de sens, quand on sait que les familles ont huit enfants en moyenne.
- En termes de bénéfice économique et social pour les populations, les 1 600 employés des 2 mines font vivre directement et indirectement 120 000 personnes. La mise en exploitation de gisements de charbon à proximité des mines d'uranium permet la production d'électricité pour l'ensemble de la région y compris Agadez - et ceci sans importation de produits pétroliers. La route Tahoua–Arlit financée en grande partie par les deux sociétés minières, désenclave la région en la reliant au réseau routier ouest africain. Enfin, un programme de scolarisation des enfants et de formation des adultes a été mis en place dès le début de l'activité minière.
- Les sociétés minières ont doté les villes avoisinantes de leur infrastructure d'approvisionnement en eau. Depuis le début de l'implantation dans le secteur à la fin des années 60, la bonne gestion des ressources en eau a été une préoccupation majeure. Il existe plusieurs nappes fossiles au niveau des sites miniers, seule l'une d'entre elles est exploitée. Une évaluation précise des réserves de cette nappe est en cours, une évaluation faite en 1968 les estimait à 1 300 millions de m3. Le volume exploité depuis l'origine est de 270 millions de m3. La consommation actuelle, en baisse constante depuis plusieurs années, se situe à environ 7 millions de m3 (2001). Environ 60 % de ce volume est destiné à l'alimentation des zones urbaines. Des analyses chimiques, bactériologiques et radiologiques, effectuées périodiquement, montrent l'absence de contamination.
Conformément à la politique de transparence d'AREVA, toutes les données économiques, sociales et environnementales relatives à l'impact de l'activité minière au Niger sont publiques, disponibles dans les rapports environnements des deux mines et dans le rapport Développement Durable du Groupe AREVA. L'association SHERPA a demandé et obtenu l'autorisation de visiter les installations de SOMAIR. CRIIRAD, qui prétend ne pas avoir obtenu l'autorisation, n'en a jamais fait la demande.
COGEMA est bien sûr ouverte à l'évaluation par des tiers indépendants de l'impact de son activité industrielle sur l'environnement sous réserve de l'autorisation par les pouvoirs publics nigériens et dans le cadre d'un cahier des charges précisant clairement les objectifs et les méthodologies. L'expérience a montré que les manières de faire de la CRIIRAD sont loin de respecter les critères qui visent à garantir l'impartialité, la qualité et la transparence d'une telle étude.