L’équilibre de la biodiversité repose sur des interactions fragiles et souvent imperceptibles entre les différentes espèces et les milieux naturels dans lesquels elles évoluent. Cet équilibre est un peu celui du « mikado » de la vie. Les échanges au sein de la biodiversité sont complexes et certains maillons sont ténus.
La démarche du groupe dans ce domaine depuis de nombreuses années a toujours été à la fois proactive et pragmatique. Les actions s'inscrivent dans une logique de progrès continu. AREVA a conscience de la nécessité d'accroître toujours son savoir et son savoir-faire sur le sujet de la biodiversité, avec l'aide d'experts et de parties prenantes spécialistes.
Aujourd’hui, le groupe a capitalisé un retour d’expérience de l’approche conduite et des pratiques mises en oeuvre.
La prise de conscience de l’impact des activités humaines sur l’accélération du déclin global de la biodiversité est essentielle.
- En 1992, le Sommet de la Terre de Rio de Janeiro, a marqué une étape significative en aboutissant à la Convention sur la Diversité Biologique (CDB), la toute première convention internationale sur la biodiversité, ratifiée à ce jour par 193 pays.
- En 2000, Kofi Annan, alors Secrétaire Général des Nations Unies, va plus loin et commande un état des lieux de la biodiversité. Cette initiative, l'évaluation des écosystèmes pour le millénaire, mobilise 1 360 experts mondiaux. Le rapport, présenté en 2005, évalue les conséquences des bouleversements des écosystèmes sur le bien-être humain, et pose les bases des actions à mettre en œuvre pour préserver les écosystèmes en danger.
écosystème
ensemble formé par un milieu naturel (forêt, désert, étang) et les organismes qui y vivent.
- 2010, déclarée par les Nations-Unies année de la biodiversité, marque une nouvelle étape, en insistant auprès de l'opinion publique sur l’état et les conséquences du déclin de la biodiversité dans le monde. Selon l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), une espèce d'oiseaux sur huit, un mammifère sur quatre, un amphibien sur trois et 70 % de toutes les plantes sont menacés.
Une multitude d'organismes vivants
La biodiversité c'est l'ensemble des formes de vie qui peuplent la planète, des plantes aux animaux, en passant par les champignons, les bactéries, les virus…
La biodiversité se décline sur trois niveaux :
- la diversité des milieux de vie, autrement dit des écosystèmes. Des plus grands (océans, forêts, déserts...) aux plus petits (mares, troncs d'arbres...),
- la diversité des espèces qui vivent dans ces milieux, et les interactions complexes qu'elles tissent entre elles, par prédation , coopération
prédation
le fait pour un organisme de se nourrir de proies (animales ou végétales)
, symbiosecoopération
association non obligatoire entre deux espèces, dont elles tirent chacune un bénéfice
... et avec leur écosystème,symbiose
association permanente et indispensable entre deux espèces, dont elles tirent chacune des éléments nécessaires à leur survie.
- la diversité des individus au sein de chaque espèce, c’est-à-dire la diversité des patrimoines génétiques propres à chaque organisme.
patrimoine génétique
ensemble des gènes qui caractérisent un individu, ou une espèce.
Un gage d'équilibre et de richesse du milieu naturel
Plus les espèces peuplant un écosystème sont variées, plus il est stable et garant des grands équilibres naturels. La biodiversité est aussi une source de biens indispensables à notre survie : nourriture, oxygène, matières premières, molécules thérapeutiques…
Des espèces animales (insectes, chauves-souris, oiseaux…) assurent par exemple la pollinisation des végétaux et garantissent la production agricole. Les grandes étendues forestières agissent, elles, comme le poumon de la planète.
La biodiversité en péril
Aujourd'hui, cinq mécanismes identifiés accélèrent l’érosion de la biodiversité :- la dégradation et la fragmentation de l’habitat naturel des espèces, dues à l’urbanisation croissante et à l’expansion des terres agricoles.
- le changement climatique, qui perturbe les périodes de reproduction animale et végétale, les migrations animales, la croissance des végétaux, la fréquence des infestations parasitaires et des maladies.
- la prolifération d’espèces invasives , soit par introduction directe de nouvelles espèces qui chassent, infectent ou entrent en compétition avec les espèces autochtones, soit par déséquilibre du milieu.
espèce invasive
espèce qui se propage hors de son aire d'origine et menace par sa propagation la biodiversité de son nouveau milieu.
- la surexploitation des ressources naturelles, qui sont consommées plus vite ou qui s'épuisent plus vite que ce qu'elles ne se renouvellent.
- la génération de pollutions et de nuisances d’origines industrielle, agricole ou domestique : les nitrates et les phosphates présents dans les cours d’eau, les rejets industriels, le bruit, la pollution lumineuse...
Ces mécanismes d'érosion entraînent une disparition plus rapide d’un grand nombre d’espèces. Certains scientifiques estiment que l’activité humaine pourrait causer à terme une extinction massive des espèces.
extinction massive
disparition brutale d'une grande proportion d'espèces vivantes.
Identifier nos interactions avec le milieu naturel
Notre démarche dans le domaine a toujours été à la fois proactive et pragmatique.
AREVA s’est engagé dès 2006, avec le soutien d'experts du domaine, dans une réflexion approfondie sur les interactions de ses activités avec la biodiversité. Cette première approche a été suivie, en 2008, d’une étude complémentaire "AREVA et la biodiversité".
Les activités du groupe ont une action sur les cinq mécanismes d’érosion.
Aussi, AREVA a intégré cette thématique dans sa politique environnement 2008-2011, avec pour objectif de limiter et compenser ses impacts sur la biodiversité.
Mesurer les impacts de nos activités industrielles
Une étude approfondie des activités du groupe a montré que les principaux impacts sur la biodiversité concernaient l’activité minière, et certains sites à enjeux environnementaux significatifs.
Après avoir mené des travaux associant des experts internationaux de la biodiversité, AREVA a développé un outil adapté d’évaluation des interactions entre les activités du groupe et la biodiversité. Ce programme, peut être utilisé par chaque site concerné, et :
- permet de sensibiliser les collaborateurs,
- donne des méthodes d’évaluation des impacts sur la biodiversité,
- propose un guide pour mettre en place des plans d’action.
Préservation de la biodiversité
Ces actions peuvent être locales, à l’échelle des sites les plus concernés, mais aussi globales, sur l’ensemble du groupe. Elles s'inscrivent dans la démarche de progrès continu d’AREVA. Certaines sont préventives et visent une surveillance accrue des sites, l’approfondissement du volet écologique des études d’impact des mines d’uranium et des sites SEVESO, et une politique de gestion des sols qui anticipe l’ensemble du cycle de vie du site industriel.
AREVA finalise une stratégie, en ligne avec les bonnes pratiques internationales, afin de prendre en compte les enjeux de protections de la biodiversité à chaque étape du cycle minier.
D’autres actions agissent directement sur les mécanismes d’érosion de la biodiversité, avec notamment un objectif d’amélioration des performances environnementales du groupe, sur la période 2004-2011, à chiffre constant :
- réduction des prélèvements dans les milieux naturels (- 35 % sur les consommations d’eau), ses consommations de matières (- 30 % sur le papier) et d’énergie (- 20 %), agissant ainsi sur la surexploitation des ressources,
- réduction des émissions de gaz à effet de serre de 50 %, luttant ainsi contre le changement climatique,
- augmentation de 40 % du taux de valorisation des déchets conventionnels, en réduisant et en maîtrisant ses rejets industriels.
AREVA a un rôle dans les cinq mécanismes d’érosion.
A ce titre le groupe s’engage à compenser les interactions de ses activités avec la biodiversité en :
- préservant l'habitat naturel,
- réduisant les émissions de gaz à effet de serre et en les compensant,
- en réduisant les consommations des ressources naturelles,
- en réduisant et en maîtrisant les rejets industriels.
Découvrez quelques exemples des actions mises en œuvre pour réduire ses impacts sur les sites ou à l’échelle du groupe.